La saison des résultats du 4ème trimestre est quasi-achevée et le bilan presque final est nettement positif.
Une saison des résultats supérieure aux attentes
Les bénéfices par action aux États-Unis et en Europe sont pour le moment à 7% et 3% au-dessus des attentes. Sur un an, la hausse des profits des deux côtés de l’Atlantique s’élève à 13% et 2%. Ces résultats marquent toujours une forte dichotomie entre les deux zones.
Mais avec un début de retournement de tendance pour le Vieux Continent. Pourtant, les valeurs qui ont brillé au cours de cette période ne sont pas forcément celles que l’on attendait.
Les valeurs qui ont brillé n'étaient pas celles que l'on attendait
Quel est le point commun entre Nvidia, Hermès et UCB (dans la pharmacie) ? Ces trois entreprises, dont les activités sont bien distinctes, ont affiché une croissance de leurs résultats en 2024 bien supérieure à leurs pairs et au-dessus du consensus. Cependant, elles ont vu leur cours de bourse baisser le jour de la publication.
La saison des résultats des 7 Magnifiques : la fin d'un rallye boursier ?
Des 7 Magnifiques , seul le titre Meta a clôturé positivement (et modestement de +1,57%), la séance après l’épreuve de vérité trimestrielle que constitue la publication des comptes de l’entreprise. Les actions des six autres superstars de la bourse américaine ont donc toutes connu une baisse. Dont les plus lourdes ont été 6,14% pour Microsoft, 7,67% pour Alphabet et 7,72% pour Nvidia.
Mais où sont donc passés nos super-héros de la cote ? Ceux capables de tirer significativement les indices boursiers vers le haut et prendre à revers tous les vendeurs à découvert ? Est-ce le signe de la fin d’un rallye boursier ?
Tesla donne des signes d'inquiétude
Restons avant tout factuels et pragmatiques. Parmi toutes les sociétés susmentionnées, seule Tesla donne des signes d’inquiétude. Ses revenus dans l’automobile ont baissé de 8% en 2024 et son résultat net a chuté de 71%.
Les prix de plusieurs modèles ont été réduits pour faire face à la concurrence chinoise et les commandes en Europe s’effondrent. L’effet Donald Trump positif sur l’entreprise texane, grâce à la nomination de son dirigeant à un poste de secrétaire d’État, est en train de disparaître complètement. La capitalisation boursière avait fait un bond de 840 milliards de dollars entre fin octobre et mi-décembre de l’année dernière, passant de 700 milliards à 1 540 milliards de dollars. Le seuil des 1 000 milliards de dollars a été franchi à la baisse cette semaine et la valorisation de la société est dorénavant de 907 milliards de dollars. Cependant, cela reste un cas isolé et les autres champions de la cote n’ont pas failli opérationnellement et leurs perspectives sont toujours favorables. Pour l’exercice suivant, les anticipations de croissance des bénéfices par action pour toutes les 7 Magnifiques vont de 9% pour Meta, à plus de 50% pour Nvidia.
Alors, pourquoi ce mouvement de défiance actuel ?
Nous faisons face à un positionnement extrême des investisseurs avec des attentes trop élevées, habitués à l’exception des grandes valeurs de technologie américaine dont huit (avec Broadcom) sont les principales capitalisations des indices boursiers outre-Atlantique.
Le poids des dix premières capitalisations dans l’indice S&P 500 avait atteint un pic de 39% en janvier. Soit un bon de plus de 20% depuis 2015. Ce ratio se situe désormais à moins de 35%. De surcroît, les audacieux avaient pris l’habitude de renforcer leur exposition sur ces valeurs avant leur publication. Et de les vendre par la suite, empochant de juteux profits. Cette pratique est donc provisoirement révolue. Dorénavant, pour gagner de l’argent avec ces titres, il faut les détenir sur une durée plus longue, comme c’est le cas pour la plupart des actions. Leur performance opérationnelle sera le principal vecteur du succès boursier et non l’expansion des multiples de valorisation. À celui ou celle qui me dit : « La tech américaine, c’est fini, surtout avec DeepSeek », je réponds : « c’est provisoirement fini. Ces entreprises sont incontournables et vont continuer à nous surprendre ces prochains mois ». Nous sommes en réalité dans une phase de réduction d’un excès de positionnement, qui devrait durer plusieurs semaines.
Qui sont les vrais gagnants de cette saison de résultats ?
Il est possible de les regrouper en deux catégories principales. La première est constituée de sociétés dont l’activité a été difficile, mais avec l’espoir d’un retournement, comme Kering dans le luxe et Nestlé dans l’agroalimentaire. La seconde comprend des entreprises, ayant annoncé une reprise ou une forte augmentation de leur dividende, ou un nouveau programme de rachat de titres. En d’autres termes, ces acteurs ont une volonté accrue de récompenser leurs actionnaires. Et ce, même en période d’incertitudes géopolitiques, ce qui est un gage de confiance. On peut citer entre autres Aviva, Rolls Royce, General Motors, Société Générale et Holcim. Toutes ces données sont réconfortantes, car elles prouvent qu’il existe d’autres valeurs intéressantes en bourse, qui méritent l’attention des investisseurs, même si celles-ci avaient été oubliées depuis plusieurs mois. Contrairement à l’année dernière, une baisse de concentration des indices est synonyme d’un élargissement de titres capable de surperformer. Ce phénomène est historiquement favorable à la gestion active, plutôt que la gestion passive. Donc au travail !