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Pictet AM : Les actions américaines sont incontournables

09/02/2024

Les actions américaines sont chères, en particulier celles du secteur technologique. Est-ce que la cherté est la garantie du rendement pour l’épargnant ?

La bourse américaine a connu une année exceptionnelle en 2023. Beaucoup d’actions sont désormais chères. Est-ce opportun d’être encore positionné à l’achat sur les entreprises américaines ? La saison des résultats nous offre des éléments de réponse.

C'est cher mais... 

Les actions américaines sont chères. Elles se négocient à 20 fois leurs bénéfices. Un tel niveau n’a été atteint que pendant des périodes d’exubérance, par exemple pendant la bulle internet de la fin des années 1990. Certains considèrent que ce n’est pas soutenable sur la durée et que nous allons inévitablement entrer dans un bear market – un marché qui baisse de plus de 20%. D’autres sont plus optimistes et considèrent que, cette fois, c’est différent. Il y a certainement un juste milieu entre ces deux opinions extrêmes. 

Nous considérons qu’à court terme les niveaux de valorisation peuvent encore être soutenus par de solides perspectives de bénéfices, en particulier pour le segment technologique qui est le moteur de la hausse. 

Nous sommes à mi-chemin dans la saison des résultats portant sur le quatrième trimestre de 2023. Pour l’instant, c’est un panorama plutôt positif de l’économie américaine qui est dressé. Selon Bloomberg, les ventes des entreprises cotées américaines ressortent en hausse par rapport au consensus de +1,33% en moyenne. C’est bien. Il y a mieux. Les profits moyens sont supérieurs de 7,07% par rapport aux attentes. Le consommateur américain continue de bien se porter, malgré des difficultés économiques réelles pour une partie de la population (inflation élevée, cumul d’emplois, absence d’accès au crédit…). 

Ajoutons à cela que les indicateurs macroéconomiques sont bien orientés aux États-Unis : la productivité continue de croître, alors qu’elle chute en Europe, l’emploi est solide et la prévision de croissance pour 2024 est régulièrement revue à la hausse par les économistes depuis le mois de janvier, actuellement à 1,2%. A l’inverse, pour la zone euro, la prévision de croissance se situe à 0,8% pour cette année et risque d’être révisée à la baisse.

Attention à la concentration du marché

Pour nous, le risque n’est pas tant la cherté du marché américain que le phénomène de concentration que nous observons depuis plusieurs années et qui semble se renforcer. Nous sommes face à un marché boursier oligopolistique aux États-Unis où une poignée d’entreprises accaparent la majorité des flux. Selon FactSet, les dix principales entreprises de l’indice Russell 1000, qui regroupe les 1000 principales entreprises cotées en bourse outre-Atlantique, représentent 31,3% de la valorisation de l’indice. C’est un record. Les valeurs technologiques sont, sans surprise, en haut du podium. Lors de la première semaine du mois de février, la société Nvidia, qui est à la fois positionnée sur les semi-conducteurs et l’intelligence artificielle, a passé le cap des 1000 milliards de dollars de valorisation. C’est énorme. Cela équivaut à la valorisation totale du segment de l’énergie au niveau de l’indice large S&P 500. 

Une telle concentration n’est, par nature, pas saine. Mais elle peut durer longtemps…très longtemps. Ce n’est donc pas un argument suffisant pour se tenir à court terme à l’écart du marché boursier américain. Les investisseurs l’ont bien compris puisque les flux de capitaux ne cessent d’irriguer l’économie américaine. C’est la preuve que les investisseurs croient dans la surperformance des États-Unis par rapport à l’Europe en 2024, aussi bien en termes de croissance économique que de performance des indices boursiers. Tant que les flux se recyclent de l’autre côté de l’Atlantique, il est difficile d’être négatif sur la bourse américaine, et notamment sur le secteur technologique qui est le segment le plus porteur. Tous les derniers records atteints par le S&P 500 ont été permis par la hausse des valeurs technologiques américaines alors que les autres segments qui composent l’indice n’ont quasiment pas bougé.

Et du côté de la bourse de Paris

La concentration est moins forte à la Bourse de Paris, même si le secteur du luxe exerce une domination évidente. Deux remarques, toutefois. Le luxe n’est pas systématiquement le secteur qui est à l’origine de la hausse de l’indice. Ainsi, en fin d’année 2023, c’est à la surprise générale l’industrie, en particulier le secteur automobile, qui a été le principal contributeur à la hausse du CAC 40. En outre, au sein des valeurs du luxe, on observe une forte dispersion. L’action LMVH est chère. Elle affiche une hausse de plus de 50% en trois ans. A l’inverse, Kering est plutôt à la traîne. Le ratio cours sur bénéfice est plus raisonnable. En revanche, la performance de l’action est plus décevante (-24% en trois ans).

 La leçon à retenir : en bourse, la cherté est souvent la garantie d’un bon rendement.

L'essentiel à retenir

  • Les actions américaines sont chères. Mais elles sont incontournables pour les épargnants.
  • C’est essentiellement le secteur technologique qui tire à la hausse la bourse américaine.
  • A la bourse de Paris, le phénomène de concentration est moins important, même si le secteur du luxe exerce une domination évidente.


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