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M&G : pourquoi les investisseurs ont besoin des marchés privés

10/04/2025

Dernièrement, les investisseurs se sont résolument tournés vers les marchés privés, conscients de leur capacité à améliorer les performances. Mais ils ont aussi un autre rôle : la diversification, objectif majeur de la gestion de portefeuille. Pour Simon Sharp, les marchés privés pourraient bousculer les sources de diversification traditionnelles et voir leur intérêt se renforcer.   

Depuis toujours, l’élaboration d’un portefeuille d’investissement équilibré repose sur un principe central. Afin de gérer la volatilité, un portefeuille doit être diversifié et comprendre à la fois des actions et des obligations. Cette logique s’explique par le fait que les actions et les obligations sont historiquement corrélées négativement, c’est-à-dire qu’elles évoluent dans des directions opposées. Ainsi, le fait d’investir dans les deux permet de gérer la volatilité des performances au sein d’un portefeuille. On parle généralement de portefeuille « 60/40 », dans lequel 60% du portefeuille est investi en actions et 40% en obligations.

Au cours des deux dernières décennies, jusqu’en 2020, cette corrélation négative s’est largement vérifiée. Cette relation semble toutefois s’être récemment rompue : les deux classes d’actifs ont depuis peu eu tendance à évoluer de concert, et non plus en sens inverse¹. Pourquoi cette situation inhabituelle s’est-elle produite ? L’approche traditionnelle « 60/40 » est-elle toujours valable ? Est-il temps pour les investisseurs de trouver d’autres sources de diversification ?

Une nouvelle ère ?

Les portefeuilles d’investissement, en particulier ceux des fonds de pension, nécessitent généralement un profil de performances stable en raison de leurs devoirs de fournir un revenu de retraite. Au cours des 20 à 30 dernières années, les actions ont été relativement volatiles (à la hausse comme à la baisse). En revanche, les obligations ont quant à elles toujours généré des performances positives, fiables, mais modestes¹. Le comportement moins volatil des obligations réduit globalement la volatilité et le risque du portefeuille. L’année 2022 a constitué une rare exception, avec une baisse simultanée des actions et des obligations en raison des chocs mondiaux sur l’offre résultant de la guerre en Ukraine et de la pandémie de COVID-19.

Mais 2022 nous fournit une étude de cas utile, car elle met en évidence le rôle central que joue l’inflation dans la corrélation entre les actions et les obligations. Les deux classes d’actifs ont chuté en tandem en 2022, en raison des problèmes d’approvisionnement mondiaux qui ont provoqué une forte hausse de l’inflation. Les banques centrales ont réagi en relevant les taux d’intérêt. Et des taux d’intérêt plus élevés peuvent peser à la fois sur les actions et les obligations.

Si l’inflation est si importante pour déterminer la corrélation entre les obligations et les actions, quels sont les scénarios d’inflation susceptibles de faire évoluer les actions et les obligations soit en tandem, soit dans des directions opposées ?

  • Corrélation négative. Si l’inflation est sous contrôle, l’attention se porte davantage sur les prévisions de croissance des économies. Toute surprise de croissance du PIB, positive ou négative, aura un impact sur les bénéfices des entreprises. Par exemple, si le PIB surprend à la hausse, les actions devraient s’apprécier, compte tenu du relèvement des prévisions de bénéfices. En revanche, les prix des obligations devraient baisser, car une croissance plus forte du PIB pourrait entraîner une hausse de l’inflation et, par conséquent, des taux d’intérêt. Des taux plus élevés impactent négativement les prix des obligations en raison d’un taux d’actualisation plus élevé. Dans ce scénario « orienté croissance », la corrélation entre les obligations et les actions serait négative.          

  • Corrélation positive. Contrairement à ce qui précède, lorsque l’inflation est élevée et volatile (comme en 2022), l’élément moteur de la corrélation entre les classes d’actifs n’est plus la croissance du PIB, mais bien les anticipations d’inflation. Une inflation élevée pèse sur les obligations, étant donné que leur principal et leurs coupons sont cotés en termes nominaux. Dans le même temps, comme on l’a vu en 2022, une inflation élevée entraîne une hausse des taux d’intérêt, ce qui n’est pas une bonne nouvelle pour les cours des actions, puisque cela augmente les coûts d’emprunt pour les entreprises et décourage les nouveaux investissements. Dans ce scénario « induit par l’inflation », la corrélation entre les obligations et les actions pourrait être positive.   

Nous avons traversé récemment une période prolongée d’inflation élevée et volatile, ce qui soulève la question suivante : si l’on ne peut plus se fier à la corrélation traditionnellement négative entre les actions et les obligations, existe-t-il d’autres allocations possibles dans un portefeuille pour pallier ce manque de diversification ?

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¹ Schroders, « Allocating to private markets » (Allocation aux marchés privés), 2024


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