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Pictet : Faut-il espérer un rebond de fin d’année ?

10/11/2023

Nos convictions pour les trois prochains mois

La géopolitique est de retour. La croissance trébuche. La liquidité s’effondre. Des entreprises emblématiques plongent en bourse et les taux longs sur le marché obligataire peinent à s’apaiser. Dans ces conditions, peut-on encore espérer un rebond d’ici la fin d’année ?

C’est la traditionnelle question qui se pose systématiquement en cette période : faut-il espérer un rebond de fin d’année ? Ce ne serait pas superflu après un mois d’octobre rouge sur les places financières en raison du retour du risque géopolitique. Heureusement, il y a des raisons d’espérer.

Octobre rouge

Historiquement, le mois d’octobre est toujours un mois compliqué pour les marchés financiers. Cette année ne déroge pas à la règle. La plupart des classes d’actifs a fini le mois dans le rouge. Les tensions géopolitiques au Moyen-Orient, à la suite des attaques terroristes du Hamas, la baisse de la liquidité en raison du durcissement des conditions financières pour lutter contre l’inflation et des résultats d’entreprises parfois un peu décevants ont alimenté la morosité ambiante. Le marché des actions au niveau mondial a perdu 2,7% sur le mois. Toutes les zones géographiques et tous les secteurs ont été touchés. Il n’y avait nulle part où se cacher le mois dernier en bourse. Même lorsque les résultats d’entreprises étaient au rendez-vous, les investisseurs étaient échaudés par des perspectives en berne. Tous les secteurs d’activité anticipent que l’année 2024 sera marquée par un ralentissement de l’activité économique, et notamment par une baisse des dépenses de consommation aux États-Unis. Le secteur qui s’en est le moins mal sorti est celui de l’informatique, qui affiche une solide performance depuis le début de l’année. Il était en hausse de 0,8% sur le mois d’octobre.

Générer de la croissance en bourse

Est-ce que la contre-performance d’octobre va se poursuivre en novembre ? Ce n’est pas certain. Une grande partie du repli des places boursières était lié au risque géopolitique. Tant que la situation au Proche-Orient reste circonscrite géographiquement – ce qui est le cas actuellement – il est peu probable que les marchés réagissent trop. Une fois l’effet de surprise passé, d’autres thématiques prennent le dessus sur les places financières. Une évolution similaire s’était produite au premier trimestre 2022 lorsque la Russie a envahi l’Ukraine. Historiquement, le risque géopolitique a un effet de très court terme, de l’ordre de quelques semaines tout au plus, sur les bourses. Il n’y a aucune raison pour que la situation actuelle soit différente.

Maintenant, cela ne nous dit pas pour autant quels sont les secteurs qui sont les plus susceptibles de rebondir. La première règle pour un épargnant lorsqu’il investit en bourse, c’est qu’il doit le faire sur un horizon de long terme. S’il souhaite se positionner sur du court terme, par exemple quelques jours ou quelques semaines, cela s’appelle du trading et toutes les études montrent que les épargnants sont majoritairement perdants lorsqu’ils optent pour ce type de stratégie. Lorsqu’on investit sur du long terme, l’objectif est de déceler les secteurs ou les thématiques susceptibles de surperformer le marché. Voici deux exemples. Le premier, c’est le luxe qui est incontournable. Ce secteur comporte quatre avantages principaux pour épargnant : de la trésorerie en abondance (1) qui peut être utilisée pour des opérations de fusion-acquisition (2), une agilité à se développer sur de nouveaux supports de vente comme le numérique (3) et une capacité à capter de la croissance dans les zones géographiques où il y en a (4). D’où un réel intérêt à en détenir dans son portefeuille. Cela peut parfaitement remplacer les valeurs technologiques américaines dans un portefeuille d’actions (ce qui évite d’intégrer aussi la problématique du taux de change). Beaucoup d’épargnants s’intéressent aussi à la thématique de l’Intelligence Artificielle. Elle est là pour rester. C’est une lame de fond qui se répand dans tous les secteurs d’activité. Pour l’instant, c’est à travers le digital qu’on parvient le mieux à capturer cette thématique grâce à des utilisations tangibles au niveau de l’amélioration de l’expérience-client. Les entreprises du digital qui ont des réseaux publicitaires pour soutenir leurs activités, et qui peuvent donc investir massivement dans cette technologie qui nécessite un solide matelas financier, sont certainement les mieux positionnées à court terme. L’Intelligence Artificielle est évidemment utilisée dans d’autres secteurs (comme l’industrie) mais avec des retombées quantifiables plus faibles au niveau du chiffre d’affaires et de la productivité. 

Rallye de fin d’année

Comme la fin d’année approche, les épargnants s’interrogent évidemment sur l’opportunité de revenir sur les actions ou de renforcer leurs positions. Le mois de décembre est traditionnellement propice à un rallye de fin d’année. Toutes les études montrent que c’est le meilleur mois de l’année en bourse. Outre-Atlantique, entre 1990 et 2021, l’indice principal Dow Jones a fini en territoire positif à vingt cinq reprises en décembre sur trente et un ans. L’amplitude de la hausse est, en revanche, très fluctuante. A dix reprises, l’indice a connu une hausse significative comprise entre 2,5% et 10%. On retient également que si le mois de décembre est mauvais, en général, l’année boursière qui va suivre risque d’être morose. Bien sûr, rien ne garantit que cela se produise de nouveau. Il s’agit uniquement de probabilités. En l’état actuel des marchés, personne ne peut savoir ce qui va arriver en bourse dans les semaines à venir. En revanche, on aurait tort d’être complètement à l’écart des actions. Ceux qui l’ont été en début d’année, et ils ont été nombreux, ont raté le rallye boursier de janvier-février alimenté par la fin de la politique zéro Covid en Chine. Investir, c’est aussi savoir diversifier ses placements, en intégrant aussi bien du monétaire (comptes à terme), de l’obligataire (plutôt des obligations de courte maturité entre 1 et 3 ans actuellement) et des actions.

L'essentiel à retenir

  • La résurgence du risque géopolitique a fait fléchir les bourses
  • Heureusement, ce risque n’a un impact que sur le très court terme sur les actifs financiers
  • Même si un rallye de fin d’année n’est pas certain, les conditions sont bonnes pour revenir sur les actions et notamment les secteurs les plus porteurs.


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