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L’insoutenable légèreté du yen (Fidelity International)

13/05/2024

Cela ne pouvait plus durer. Depuis plusieurs semaines, le yen n'en finissait plus de plonger. Au point que les autorités japonaises sont vraisemblablement intervenues à deux reprises en catimini, il y a une dizaine de jours, sur le marché des changes pour stopper l’hémorragie. « Vraisemblablement » parce qu'elles n’ont, jusqu'à présent, pas confirmé l’évidence. Et pour cause. Ce genre d’OP-sur-la-pointe-des-pieds n’est bon ni pour la devise ni pour l’économie concernée. Mais en-deçà d’une ligne de flottaison de 160 yens pour un dollar, difficile de rester les bras croisés. L’intervention incognito semble avoir porté ses fruits puisque, stabilisée autour des 155 yens pour un dollar, la devise japonaise semblait plus zen, la semaine passée. Mais jusqu’à quand ? Car, au-delà de ce sparadrap, le vrai problème ne tient pas à la vrille du yen mais à sa cause. En l’occurrence, une politique monétaire qui, malgré une résurrection économique et inflationniste du Japon après un coma de longue durée, reste braquée sur le curseur « ultra-accommodant ». Alors forcément, comparé à un dollar dopé par une économie sous amphétamines malgré un environnement monétaire restrictif, la devise nippone fait figure de poids plume.

Une insoutenable légèreté du yen d'autant plus problématique que le Japon ne semble pas pressé de bouger le petit doigt monétaire, renforçant ainsi le risque de volatilité à court terme. Sevré d’inflation depuis plus de vingt ans, le pays savoure le retour du phénomène qui concourt jusqu’à présent, via une hausse concomitante des salaires, à alimenter la croissance. Le rêve ! De fait, les autorités attendent désormais patiemment que la dynamique des prix revienne de façon « stable et durable » à 2 % pour agir. En dépit de la fin des taux négatifs à court terme (mars), un resserrement plus musclé dans l'archipel n'est donc pas pour demain - preuve en est que la BoJ n'a toujours pas mis fin à sa politique de rachat des obligations d'État. En attendant, les autorités nippones préfèrent voir la dépréciation du yen du bon côté. En plus de soutenir artificiellement l'inflation, celle-ci agit aussi comme un aimant touristique profitant à la croissance économique. C'est déjà ça…

Le graph. de la semaine

Comparaison de l’inflation aux Etats-Unis, au Japon et en Zone euro

Performances

Classes d'actifs

C'est bien connu, les semaines calmes - voire ennuyeuses - où l'actualité est fantomatique sont plutôt propices aux marchés actions. Et celle écoulée n'a pas dérogé à la règle. Après un ralentissement en avril, les indices ont repris une tangente haussière portés notamment par les résultats d'entreprises et certains indicateurs conjoncturels témoignant d'une amélioration de l'environnement économique. Au-delà, tous les actifs risqués ont été à l'honneur puisque les matières premières ont également repris du poil de la bête malgré l'affaiblissement des cours du pétrole qui ont terminé la semaine sous les 83 dollars le baril (Brent).

Obligations

Le net regain d'appétit pour le risque n'a logiquement pas joué en faveur du compartiment obligataire. Pour autant, la semaine ne s'est pas soldée par une véritable contre-performance. Alors que le haut rendement arrache une petite positive, l'investment grade et le court terme restent, pour leur part, inchangés. Depuis janvier, le high yield continue de faire la course en tête du palmarès annuel tandis que les obligations les mieux notées ferment la marche. 

 

L'absence d'actualité sur les marchés s'est traduite par une semaine calme sur le front souverain. De part et d'autre de l'Atlantique, les rendements des emprunts d'État à long terme sont restés stables. Le 10 ans américain s'est très légèrement apprécié d'un petit point de base. Une tendance identique a dominé en Europe sur le bund et l'OAT de même maturité.

Marché des changes

Les signes d'amélioration de l'activité en Europe et l'absence d'actualité par ailleurs n'ont pas manqué de profiter à l'euro qui s'apprécie sur la semaine face aux autres devises. À cette occasion, la monnaie unique regagne un peu de terrain face au billet vert, permettant à la paire euro-dollar de revenir sur le seuil des 1,08. La vraisemblable intervention de la BoJ sur le marché des changes a permis au yen de se stabiliser à hauteur de 155 yens pour un dollar en fin de semaine. 

À surveiller cette semaine

  • Lundi : Prévisions économiques (UE), prévisions d'inflation (US).

  • Mardi : Salaire moyen, évolution du nombre de demandeurs d'emplois et taux de chômage (GB), IPC (All), sentiment économique-ZEW (All, UE), ECOFIN et réunion de l'Eurogroupe (UE), rapport mensuel (OPEP), IPP, ventes au détail-Redbook (US), discours de Powell (Fed).

  • Mercredi : IPC (Fra), rapport mensuel (AIE), évolution de l'emploi, PIB-T1, production industrielle (UE), IPC core et IPC, indice manufacturier de l'Empire State, ventes au détail et stocks de brut (US).

  • Jeudi : PIB-T1, utilisation des capacités et production industrielle (Jp), rapport/revue de stabilité financière (BoE, BCE), permis de construire, mises en chantier, inscriptions hebdomadaires au chômage, indice manufacturier-Philly Fed, production industrielle et manufacturière (US).

  • Vendredi : Production industrielle, ventes au détail et taux de chômage (Chi), IPC core et IPC (UE).

 

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