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N° 568 – L’Humeur des Marchés – Semaine du 01 au 08 mars 2024

18/03/2024

Reposant sur des données et informations publiques et officielles, cet édito est une analyse/interprétation subjective et décalée de l’information économique et financière. Il ne saurait en aucun cas représenter un conseil financier ou d’investissement.

Calendrier de l'Avent

Édito

Dans la longue histoire des statu quo de la BCE, celui annoncé jeudi dernier était prédestiné à recevoir la palme de l'ennui. D’une part, parce que Christine Lagarde avait fait savoir de longue date qu’elle resterait droite dans ses taux. D’autre part, parce que, dans ces conditions, le suspens entourant la réunion de politique monétaire de l'instance était aussi étouffant que celui du dernier Super Tuesday. Et peu importe, si à 0 % au quatrième trimestre, la croissance en zone euro ne fait pas mieux qu'un pot de fromage blanc. Comme le Titanic, l'économie européenne s'est éventrée sur l'iceberg monétaire et, alors qu'elle est lentement en train de s'ankyloser dans les eaux glacées d'une récession qui n'en porte pas le nom, l'orchestre de la BCE poursuit sa symphonie hawkish. Mais, au-delà de la trame dramatique connue, il convient de relever quelques points d'amélioration. Alors que sa présidente souligne la progression de l'inflation vers l'objectif cible de 2 %, l'autorité a par ailleurs revu à la baisse ses prévisions sur le sujet pour cette année - à 2,3 % au lieu de 2,7 %.

Et comme, sur le front monétaire, il en faut vraiment très peu pour être heureux, les investisseurs se sont laissé bercer par la perspective de lendemains dovish. Sur le sujet, chacun est désormais affairé à confectionner son propre calendrier de l'Avent jusqu'à la première réduction de taux. Avril ou - plus probablement - juin ? Tout dépendra de la trajectoire de l'inflation sous-jacente qui loge toujours au-dessus des 3 %. En tout état de cause, il va falloir prendre son mal en patience. Car, comme des gamins à l'arrière du break familial avant un long trajet sur l'autoroute des vacances, les investisseurs risquent de trouver le temps long d'ici l'été. Et ce n'est pas en leur répétant à tue-tête qu'il est parfois bon de s'ennuyer que cela va changer grand-chose. Heureusement, ils semblent avoir trouvé une parade à l'ennui. Orphelin monétaire et désormais en sevrage de résultats trimestriels, la perspective d'une baisse des taux les incite à se tourner vers d'autres passe-temps alternatifs. Comme l'or dont les cours ont touché un plus haut historique à 2 195 dollars l'once, la semaine passée. Tout comme le Bitcoin (voir graphique) qui a franchi le cap des 70 000 dollars… On s'occupe comme on peut !

Le graph. de la semaine

Le Bitcoin retrouve des couleurs

Performances

Classes d'actifs

Une fois n'est pas coutume. Surtout depuis deux ans pour le compartiment obligataire qui est, tout de même, parvenu la semaine passée à signer la meilleure performance hebdomadaire. À l'inverse, sans véritablement subir un mouvement d'aversion au risque d'ampleur, actions et matières premières n'étaient plus en odeur de sainteté la semaine passée. Alors que les premières ont surtout pâti du recul des indices américains, les secondes ont été désavantagées par les doutes entourant la demande de pétrole. En léger recul hebdomadaire, les prix du baril (Brent) terminent la semaine juste au-dessus des 82 dollars. 

Actions

C'est un peu le paradoxe de la semaine passée. Alors que nombre d'indices (S&P 500, CAC 40…) ont signé de nouveaux records de valorisation, le sentiment général était mitigé. Pourtant, l'ensemble des zones géographiques ont terminé dans le vert, la palme revenant logiquement à l'Europe, soutenue par la réunion de la BCE et la perspective enfin ouverte d'une baisse de taux. En définitive, seuls les marchés américains ont clairement accusé le coup, plombés à la fois par les valeurs technologiques et les doutes sur l'efficacité de la politique monétaire de la Fed à faire reculer l'inflation.

Obligations

Une fois n'est pas coutume donc pour le compartiment obligataire qui signe la plus forte hausse de la semaine. Une tendance à mettre au compte de la bonne performance de l'investment grade, valeur refuge - tout comme l'or qui signe un record historique - recherchée par les investisseurs dans un environnement économique qui reste fondamentalement incertain. Une performance qui permet aux obligations les mieux notées de réduire leur retard au palmarès annuel. Elles n'y accusent plus qu'un recul de 0,3 % depuis janvier, loin derrière le high yield (1,8 %). 

Dans un contexte marqué à la fois par "l'entre-ouverture d'un début de perspective de baisse de taux" en Europe et des propos rassurants de Jerome Powell devant le Congrès américain, les rendements des emprunts d'État ont été sur le reculoir. Si le 10 ans américain fléchit sur la semaine de neuf points de base (pb), ses homologues européens reculent de façon plus marquée. Alors que le Bund à 10 ans lâche 14 pb, son pendant français en cède, pour sa part, 17 pb.



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