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Le marché primaire repart, une opportunité ? Oui mais pour les emprunteurs ! (Amplegest)

19/05/2025

Une analyse de Matthieu Bailly, responsable Gestion Obligataire - Gamme Octo, chez Amplegest.

Il semble loin le temps où les banques centrales pesaient si fort dans le jeu qu’elles permettaient aux investisseurs d’avoir une visibilité extrêmement claire de l’avenir… Et si la BCE et la FED, entre 2022 et 2023 semblaient assez sûres d’elles tant le sujet de l’inflation semblait le plus important à gérer et méritait une direction claire sur leur politique, la multiplicité des paramètres et leur volatilité les a poussés à se contenter d’une navigation à vue depuis plusieurs mois… Navigation à vue à laquelle mes marchés s’étaient déshabitués pendant près d’une décennie et qui se couple avec deux autres éléments de nature à accroître la difficulté des investisseurs à se faire une idée précise du juste prix, créant de facto une volatilité très forte :

  • Les masses de capitaux en jeu depuis les quantitative easing généralisés de la décennie 2010 et post-covid
  • Les sujets politiques et géopolitiques, dont les paramètres - quoique les analystes et autres économistes en disent car il faut bien qu’ils justifient leur travail -  sont quasiment impossibles à entrer dans des outils de pricing de marché et de gestion de risque, et sont pourtant les plus lourds de conséquences depuis plusieurs mois : Ukraine, Moyen-Orient, guerre d’influence USA/Chine en cours et pouvant durer des décennies, perte d’influence et gesticulations européennes sur la scène mondiale…
  • Volatilité forte des paramètres économiques, qu’il s’agisse des statistiques ou des perspectives et autres sondages, rendant les modèles de prix eux aussi très volatiles

Dans ce contexte, plus les obligations sont longues, puisque c’est le sujet qui concerne cet hebdo, plus elles peinent, depuis plusieurs mois, voire années, à offrir à l’investisseur un rapport rendement/volatilité correct – matérialisé par l’indicateur de Sharpe –, comme l’illustrent par exemple les variations du Bund Allemand sur les douze derniers mois, dont le prix a connu une amplitude de variation de près de 10 points, soit près de 7% sur le prix moyen sur la période, alors même que ce Bund offrait un rendement annuel de 2,4% annuel en moyenne… En d’autres termes, pour obtenir un rendement de 2,4% annuel, un investisseur aura dû subir des plus ou moins-values trois fois supérieures et plusieurs fois dans cette année… on est là bien loin du placement « tranquille »…

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