La Banque de France s’inquiète du phénomène de « finance de l’ombre »

Lors d'une présentation à la presse Emmanuelle Assouan, directrice générale déléguée de la Banque de France, en charge du pôle de stabilité financière, a expliqué que la « dégradation de l'environnement économique a jusqu'à présent provoqué des ajustements importants, mais ordonnés sur les marchés financiers ». Ce qui inquiète en revanche, c’est la vulnérabilité de certains acteurs financiers non régulés, avec un possible effet de contagion à la sphère bancaire traditionnelle en cas de crise financière.

D’après les données de la Banque de France, les banques françaises étaient exposées, encore récemment, à hauteur de 400 milliards d'euros à ce type d'entités, contre près de 300 milliards il y a trois ans.

Parmi ces acteurs non bancaires ont retrouve notamment des compagnies d'assurance, mais aussi différents types de fonds, et certains d'entre eux ont recours à d'importants effets de levier. Mais lorsque le marché se retournera fortement et subitement, ces acteurs vont devoir « déboucler des positions ». C’est-à-dire vendre ou acheter des titres en urgence pour limiter les dégâts. Une telle volte-face peut accentuer le risque et « amplifier ces mouvements (sur les marchés) de manière très importante », poursuit la Banque de France.