La BCE entreprend la réduction de l'intensité carbone de son portefeuille obligataire

Afin de montrer l’exemple, la Banque centrale européenne a engagé un processus pour « décarboner » son portefeuille d'obligations d'entreprises. Selon son premier rapport sur sa politique de verdissement, cette opération semble déjà porter ses fruits.

Le portefeuille obligataire de l’institution équivaut à 385 milliards d'euros de titres de dette d'entreprises qu'elle a acquis dans le cadre de ses programmes d'achats d'actifs. Or, la BCE vient de révéler qu’elle est parvenue à diminuer de 30 % l’intensité carbone de ce portefeuille entre 2018 et 2022. En effet, cette intensité carbone est passée de 372 à 262 tonnes de CO2 par million d'euros de chiffre d'affaires. Cette baisse est permise grâce « aux efforts des entreprises pour réduire considérablement leurs émissions et renforcer leur efficacité en matière de carbone ».

Pour accélérer le mouvement, la BCE a commencé à réorienter ses acquisitions vers des émetteurs encore plus vertueux. Elle réinvestit les montants issus des remboursements d'obligations arrivées à échéance en sélectionnant des sociétés dont elle achète la dette en fonction d'une notation évaluant leur intensité carbone. Cette nouvelle stratégie a permis à la BCE de réduire encore son intensité carbone de 60 % lors du seul dernier trimestre 2022.