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Premiers pourparlers de paix Russie - Ukraine : Trump reste imprévisible (Edmond de Rothschild AM)

24/02/2025

Analyse de marché

•    L'espoir d'une résolution du conflit ukrainien a soutenu les actions européennes en début de semaine, mais les annonces tarifaires de Trump et ses critiques envers Zelensky ont ensuite provoqué une chute des actions européennes et asiatiques.
•    Trump a menacé d'intensifier la guerre commerciale avec des taxes supplémentaires sur les voitures, les semi-conducteurs et les produits pharmaceutiques.
•    Les minutes du FOMC ont mis en lumière les préoccupations concernant les politiques commerciale et migratoire de Trump, et leurs répercussions potentielles sur l'inflation.

Cette semaine, les premières discussions entre officiels russes et américains pour la paix entre la Russie et l'Ukraine ont eu lieu en Arabie Saoudite, sans la participation des pays européens. Cela a conduit à une réunion d'urgence des dirigeants européens, qui craignent que Trump cède aux demandes russes de retirer les troupes américaines de l’Europe centrale, compromettant ainsi la sécurité du continent. Les européens demeurent néanmoins divisés : la France, le Royaume-Uni et la Suède envisagent une mission de paix en Ukraine, tandis que l'Espagne, l'Allemagne et le Danemark jugent cela prématuré. La Pologne, dotée de la plus grande armée d'Europe en nombre de soldats, exclut tout déploiement militaire. À cela s'ajoutent les déclarations surprenantes de Donald Trump, qui critique le président Zelensky après son refus de transférer 50 % des ressources minérales critiques de l'Ukraine vers les États-Unis, en raison de garanties insuffisantes de protection des États-Unis. Malgré ces tensions, le président ukrainien s’est montré conciliant à l'égard de Washington, évoquant des relations « solides », signe de sa volonté de trouver un terrain d'entente avec les Américains. Sur le plan commercial, Trump a confirmé l'imposition de taxes de 25% ou plus sur les importations d'automobiles (début avril), puis sur les produits pharmaceutiques et les semi-conducteurs (à un horizon plus éloigné). Sur les marchés financiers, l'espoir d'une résolution du conflit a d'abord soutenu les actions européennes en début de semaine. Cependant, les annonces tarifaires de Trump et ses critiques envers Zelensky ont ensuite conduit à une baisse des actions européennes et asiatiques, tandis que les actions américaines ont mieux résisté.

Sur le plan monétaire, les minutes du FOMC ont souligné les préoccupations concernant les politiques commerciales et migratoires de Trump, et leurs répercussions potentielles sur l'inflation. Les risques inflationnistes prennent désormais le pas sur ceux liés à une possible détérioration du marché du travail. Plusieurs membres de la Fed préconisent une pause ou un ralentissement de la réduction du bilan de la Fed jusqu’au relèvement du plafond de la dette. En Europe, les inquiétudes montent après le discours de Schnabel (membre « hawkish » de la BCE) concernant une éventuelle fin des baisses de taux. Parallèlement, les taux souverains européens ont poursuivi leur hausse amorcée suite à la proposition d'Ursula von der Leyen d'exclure les dépenses militaires des déficits publics, une mesure qui pourrait alourdir les dettes et les déficits. En Allemagne, les obligations à 10 ans ont atteint 2,55 %, tandis que F. Merz, favori des sondages pour les législatives de dimanche, milite pour une réforme des règles budgétaires afin de les rendre plus flexibles. Toutefois, la perspective d'un Parlement fragmenté pourrait contraindre la CDU/CSU à former une coalition avec plusieurs partis, compliquant la prise de décisions budgétaires ou géopolitiques immédiates.

Au Japon, l'accélération de l'inflation et la forte croissance au quatrième trimestre 2024, soutenue par le commerce extérieur et l'investissement, pourrait inciter la Banque du Japon à relever ses taux. Néanmoins, les déclarations du gouverneur K. Ueda sur une éventuelle reprise des achats d'obligations souveraines montrent que le Japon cherche à éviter une forte appréciation de sa devise. 

Au Royaume-Uni, le marché de l'emploi reste stable avec un taux de chômage de 4,4%, tandis que l'inflation s'accélère légèrement : 3% pour l'inflation globale et 3,7% pour l'inflation sous-jacente. Le gouverneur de la BoE reste toutefois confiant quant à la poursuite de la décélération de l'inflation cette année.

Dans ce contexte d'incertitude géopolitique et face à la politique imprévisible de Donald Trump, nous maintenons notre préférence pour les actions protégées qui permettront de mieux atténuer d'éventuelles corrections de marché. Nous avons également une légère inclinaison pour les actions chinoises, en raison de la volonté du gouvernement de soutenir l'économie. En ce qui concerne les obligations, nous continuons de privilégier le crédit par rapport aux titres souverains européens. 

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