Le secteur des énergies renouvelables affiche des besoins en financement massifs et de nombreuses opportunités d’investissement. Mirova cherche à accélérer ce financement en développant des stratégies d'investissement qui permettent de soutenir la transition vers une économie à faible émission de carbone. Le decryptage de Raphaël Lance, Global Head of Private Assets & Head of Energy,Transition Infrastructure Funds et Anne-Laure Messier, Managing Director & Deputy Head of Energy, Transition Infrastructure Funds.
L’approche de Mirova couvre à la fois les investissements dans les énergies renouvelables traditionnelles et les technologies de pointe. Alors que les subventions gouvernementales évoluent, Mirova souligne également l'importance d'une analyse approfondie pour saisir les dynamiques locales des différents marchés.
Grâce à sa stratégie d'investissement innovante, Mirova aspire à jouer un rôle de leader dans la transition énergétique mondiale, en offrant un impact positif et une performance financière robuste.
Le marché de la transition énergétique est-il saturé ?
Au contraire : il n'y a aujourd’hui pas suffisamment d'investissements. Les infrastructures énergétiques, représentent une opportunité clé pour les investisseurs. Les infrastructures exigent des investissements significatifs, depuis la conception jusqu'à l'exploitation. Le besoin d'infrastructures et son potentiel ont attiré de grands investisseurs pendant plusieurs décennies, renforçant ainsi son attrait et son développement.
L'investissement mondial dans l'énergie devrait dépasser 3.000 milliards de dollars pour la première fois en 2024, avec 2.000 milliards de dollars destinés aux technologies et infrastructures d'énergies propres(1).
Les actifs liés aux énergies renouvelables restent-ils un investissement judicieux ?
Oui, le secteur des énergies renouvelables est l'un des segments à la croissance la plus rapide sur le marché des infrastructures. La production d'énergie propre, la connexion au réseau, le stockage et le transport électrique sont essentiels pour progresser vers une économie bas carbone, et l'écart d'investissement nécessaire pour l’atteindre reste important.
Au fil des ans, l'équipe d'investissement de Mirova a établi de solides relations avec les acteurs du segment mid-market(2) de la transition énergétique. Aujourd'hui, ces connexions permettent aux stratégies de Transition Énergétique de Mirova de bénéficier de la croissance de ces entreprises et de sécuriser des accords bilatéraux avant que ces entreprises ne soient accessibles au public, souvent à des prix attractifs.
En 2015, le ratio des investissements dans l'énergie propre par rapport aux investissements dans les énergies fossiles sans mesure de réduction des émissions de carbone était d'environ 2:1. En 2024, ce ratio devrait atteindre 10:11.
Y a-t-il des opportunités d’investissement partout dans le monde ?
La transition énergétique est globale et offre des opportunités prometteuses à travers le monde. Cependant, il est crucial de disposer d'une expertise locale et spécialisée lorsqu'il s'agit de rechercher des opportunités sur le marché mid-market avec un potentiel de rendement important.
Mirova investit dans les infrastructures de transition énergétique (ITE) et développe son expertise depuis plus de 20 ans. Nous avons commencé par investir dans des projets situés en France, et depuis, nous avons élargi notre champ géographique à l'Europe du Nord, à l'Espagne, au Portugal, à la Grèce, à la Pologne, aux pays baltes, et au-delà. Aujourd'hui, nos stratégies sont également investies au Canada et en Australie.
Nous investissons dans des solutions ITE à travers le monde car la transition vers une économie bas carbone est un défi mondial. De plus, une exposition à différents marchés régionaux nous permet d'anticiper la montée des ITE dans certains pays et donc de bénéficier d'un avantage de premier entrant : nous donnons ainsi accès à nos investisseurs à des stratégies globales diversifiées et pionnières.
Notre dernière stratégie met l’accent sur les investissements dans les ITE en Europe et dans les pays de l'OCDE(5), visant à exploiter le potentiel de développement significatif qui reste encore largement sous-utilisé.
Quel est le role de l’hydrogène bas carbone et des e-carburants dans la transition vers une économie à faible émission carbone ?
Les secteurs de l'hydrogène bas carbone et des e-carburants sont encore en phase de développement, mais ils devraient être essentiels pour la transition vers une économie bas carbone dans les années à venir.
Par rapport à la production d'électricité à partir d'énergie renouvelable, la production d'hydrogène bas carbone et d'e-carburants s'est développée relativement récemment. Comme pour toute innovation, il est crucial de mener des recherches approfondies et une diligence raisonnable avant de prendre des décisions d'investissement afin de bien comprendre les fondamentaux du marché et les caractéristiques techniques des projets.
Le potentiel de l'hydrogène bas carbone et des e-carburants est indéniable, et ces technologies sont destinées à jouer un rôle clé dans la transition énergétique. Nous avons une compréhension approfondie du paysage de cette transition, englobant l'hydrogène bas carbone et les e-carburants, ainsi que leur développement, les risques et les opportunités qui en découlent.
L'Union européenne vise à produire 10 millions de tonnes d'hydrogène bas carbone d'ici 2030. D'ici 2050, l'hydrogène à faible émission de carbone devrait couvrir environ 10 % des besoins énergétiques de l’UE(3).
Investissez-vous dans les marchés émergents ?
Oui, les marchés émergents jouent un rôle clé dans la transition vers une économie décarbonée. Dans nos stratégies, nous analysons ces marchés à la fois en termes de géographies et de technologies, car ces deux aspects sont essentiels.
Les marchés émergents au sens commun du terme, c'est-à-dire les pays émergents, sont en effet essentiels. Aujourd’hui, plus de 775 millions de personnes n’ont pas accès à l’énergie dans le monde(4) - principalement en Afrique et en Asie. Mirova met en place une stratégie dédiée aux ITE dans les marchés émergents, offrant ainsi un potentiel d'impact significatif. Notre objectif est d'atténuer la pauvreté énergétique et de créer un monde juste, équitable et à faible émission carbone.
Il existe également des marchés émergents dans le domaine des technologies. Les avancées récentes ont permis de développer de nouvelles méthodes de production d'énergie, de nouveaux modes de mobilité et de transports. Toutefois, ces innovations engendrent de nouveaux défis, tels que le stockage de l’énergie et l'efficacité énergétique. Le défi de la neutralité carbone favorise le développement d'infrastructures de pointe, conduisant à l'émergence de nouveaux marchés et à la nécessité d'une expertise approfondie des ITE.
Quel est l’effet des subventions gouvernementales sur les rendements des investissements ?
Les subventions n’impactent pas les rendements attendus de nos investissements. Nous réalisons une analyse détaillée par région géographique et par projet. En Europe, par exemple, les gouvernements ont progressivement supprimé les subventions pour la production d'énergie renouvelable, aboutissant ainsi à un marché totalement exempt de subventions. Plus largement, dans les pays de l'OCDE(5), la production et le stockage d'énergie renouvelable ne sont également plus subventionnés.
Cependant, des secteurs plus récents tels que la recharge de véhicules électriques, l'hydrogène à faible émission carbone et les e-carburants continuent de bénéficier du soutien des subventions en Europe. Ce financement favorise la recherche, le développement et l’essor de ces industries, augmentant ainsi le potentiel de rendement de nos investissements.
Pour atteindre les objectifs fixés par le Pacte vert européen, la Commission s'est engagée à mobiliser au moins 1.000 milliards d'euros d'investissements durables au cours de la prochaine décennie(6).
Notes :
1 World Energy Investment 2024. International Energy Agency (2024).
2 “Mid-market” ou “marché intermédiaire”.
3 Commission européenne. Hydrogène.
4 Source : AIE.
5 Organisation de Coopération et de Développement Economiques.
6 Commission européenne
