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Vers une première baisse de taux de la Fed, mais à quel rythme ? (Edmond de Rothschild Asset Management)

26/08/2024

Flash marché

• Côté politique, le dynamisme de la campagne de Kamala Harris depuis le renoncement de Joe Biden a été conforté par le choix de Tim Walz comme candidat à la vice-présidence et la tenue de la Convention démocrate.

• Côté économique, les statistiques d’activité américaines mitigées des dernières semaines ainsi que la confirmation du ralentissement de l’inflation soutiennent l’enclenchement du cycle de baisse de taux de la FED avec une première baisse attendue en septembre.

• La perspective du cycle de taux et les nuances apportées sur les données économiques ont permis aux actifs risqués de revenir sur les niveaux de fin juillet.

Côté politique, le dynamisme de la campagne de Kamala Harris depuis le renoncement de Joe Biden a été conforté par le choix de Tim Walz comme candidat à la vice-présidence et la tenue de la Convention démocrate et transparait dans des sondages plus favorables. La fin des JO en France a remis en avant la question de la nomination du gouvernement et de la préparation du budget. Par défaut un gel du budget présenté par Gabriel Attal est prévu, soit 10 milliards d’euros d’économies du fait de l’inflation, montant probablement en deçà des attentes européennes dans le cadre de la procédure pour déficit excessif en cours.

Côté économique, les statistiques d’activité américaines mitigées des dernières semaines ainsi que la confirmation du ralentissement de l’inflation soutiennent l’enclenchement du cycle de baisse de taux de la FED avec une première baisse attenue en septembre. Les déclarations de nombreux banquiers centraux vont dans ce sens.

Les dernières données immobilières révèlent une baisse mensuelle des mises en chantier de 6,8 %, atteignant leur niveau le plus bas depuis 2020, ainsi qu'une diminution de 4 % des permis de construire. Les chiffres de l’emploi ont également déçu avec un taux de chômage en hausse à 4,3% en juillet versus 4,1% attendus, un chiffre de création d’emploi non agricole à seulement 114 000 versus 175 000 attendus ou une estimation d’ajustement annuel de ces créations d’emploi à 818 000 d’avril 2023 à mars 2024. Ces derniers chiffres ont enclenché la règle de Sahm indiquant une récession proche. Au début du mois d’août, cet indicateur a renforcé le mouvement d’accélération des baisses de taux par le marché qui table désormais sur 4 baisses d’ici décembre, et un mouvement de baisse des actifs risqués supérieur à  5% des marchés actions S&P 500, Dow Jones ou Euro Stoxx sur la première semaine du mois et un écartement de spread supérieur à 60pb sur le marché du crédit High Yield européen.

La perspective du cycle de taux et les nuances apportées sur les données économiques ont permis aux actifs risqués de revenir sur les niveaux de fin juillet. En effet, comme souligné par le banquier central Bostic, l’augmentation du taux de chômage est plus liée à l’augmentation plus forte de la population active par rapport au total de la population, qu’à la baisse de la demande des entreprises. L’économiste Sahm a elle-même émis des réserves sur la fiabilité de son indicateur dans un environnement qui a évolué. Les ventes au détail américaines sont restées robustes avec +0,4% mensuels contre +0.1% attendu. L’optimisme des PME américaines est en hausse à 93,7 selon l’enquête NFIB et l’indicateur d’activité composite S&P est sorti à 54,1 contre 53,2 attendus et 54,3 en juillet grâce à la poursuite de la résilience du secteur des services et la décélération de l’industrie.


En Europe également, les indicateurs d’activité PMI soutiennent une amélioration globale avec un composite HCOB en hausse à 51,2 contre 50,1, portée par le secteur des services en France alors que l’indicateur de l’industrie continue à décliner à 45,6. Ceci est particulièrement vrai pour l’Allemagne, plus impactée par ses liens commerciaux avec une Chine toujours économiquement affaiblie. Cette faiblesse chinoise, comme l’espoir d’un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, ont fait baisser les prix de l’énergie depuis le début du mois.

Dans cet environnement où l'on s'attend à près de quatre baisses d'ici décembre, et suite au net mouvement de baisse des taux observé début août, nous avons décidé de neutraliser notre position sur les taux. Sur le marché actions, nous sommes revenus à un score neutre. Ce dernier, après une bonne tenue, est en effet plus susceptible de réagir à un ajustement du rythme de baisse des taux ou à des données d’activité en ralentissement. Nous restons également neutres sur le dollar dont la baisse liée à l’enclenchement du cycle semble bien prise en compte. Enfin, nous demeurons positifs sur les taux des marchés émergents et du Crédit Investment grade.

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