L’excès d'épargne actuel freine la croissance en France

Au cours du premier trimestre, le taux d'épargne des ménages français était de 18,3% de leur revenu disponible. Un tel niveau n’avait plus été constaté depuis les années 1980, exception faite de la période Covid-19 en 2020 et 2021. Le maintien de cette « surépargne » s'explique par les inquiétudes concernant la guerre en Ukraine, l'inflation élevée et la dégradation du climat économique.

Cette épargne toujours aussi élevée étonne certains économistes. Il y a pourtant des facteurs qui pourraient légitimer une baisse de cette épargne, comme un taux de chômage bas et des rendements réels de placement négatifs. Il semble pourtant que des facteurs structurels tels que le coût élevé du remboursement des emprunts immobiliers et le vieillissement de la population pèsent plus et expliquent cette tendance à la surepargne.

Le problème, c’est que cette surépargne commence à peser lourd sur la croissance économique car la consommation des ménages est un moteur important du PIB en France. Cela ne devrait d’ailleurs pas s’améliorer ces prochains mois puisque les prévisions de l'Insee anticipent une baisse continue des dépenses des Français en 2023, ce qui n'est pas arrivé depuis 2012.